Langage et moral (Théorie)

Le stade 7 du langage se développe de 3 à 5 ans donc il est celui touché par les enfants du milieu scolaire. L'enfant peut faire des phrases longues et complexes : l'enfant est désormais en mesure de "faire la conversation."

Langage expressif

L'enfant unit deux idées au sein d'une phrase complexe. Dès que la plupart de ses phrases dépassent quatre mots, l'enfant commence à formuler des phrases complexes formées de deux idées - ou plus - reliées entre elles. Par conséquent, la longueur des phrases de l'enfant peut rapidement être doubler.

Au début, les mots "et" ou "et puis" servent à unir deux phrases. Après "et" l'enfant va commencer à utiliser "et ensuite", "parce que", "quand", "mais", "que", "si" et "alors" pour exprimer d'autres liens entre ses idées. Ces mots donnent à l'enfant une foule de possibilités d'expression.

L'enfant commence à formuler des phrases contenant des verbes tels que "j'espère", "je pense", "je me demande", "je me souviens" et "je fais comme si".

L'enfant utilise une grammaire plus complexe. L'enfant utilise correctement les pronoms tels que "je", "tu", "il", "elle", "nous" et "vous".

Ses questions sont formulées davantage comme celles des adultes. L'enfant utilise les verbes auxiliaires tels que "suis", "est", "peux", "vais" et "vas" dans ses questions.

Le langage de l'enfant comporte encore plusieurs erreurs de développement normales. L'enfant mettra un certain temps à corriger ses erreurs grammaticales. Ces erreurs sont le résultat des tentatives faites par l'enfant qui cherche encore les règles générales pouvant s'appliquer à tous les mots dans un contexte grammatical donnée.

Le vocabulaire de l'enfant comporte presque 5 000 mots.

Le langage est devenu un instrument de la pensée, de l'apprentissage et de l'imaginaire. Le langage est désormais un instrument qui permet à l'enfant d'apprendre, d'organiser, de penser, de créer, et de résoudre des problèmes. L'enfant fait appel au langage pour contrôler son comportement ainsi que celui des autres, pour faire des projets, pour prévoir les événements à venir, pour raconter ce qu'il vit et ce qu'il a vécu, et pour créer des situations imaginaires.

Langage réceptif

Dès l'âge de 5 ans, l'enfant peut suivre des histoires et comprendre des questions aussi complexe que "Que se passerait-il s'il n'y avait pas de pluie?" ou "Combien peux-tu trouver de façons différentes de tirer ces boutons?"

Interaction sociale

Les conversations se font toujours plus longues et l'enfant y devient un interlocuteur à part entière. L'enfant comprend de mieux en mieux les "règles" de la conversation. L'alternance de ses tours avec les vôtres s'étend sur des périodes plus longues, même lorsque c'est vous qui avez proposé le sujet. Il commence même à dire "oui" et à hocher la tête pour montrer qu'il vous suit; l'enfant reconnaît dans ces échanges l'importance de la pause qui précède un changement d'interlocuteur.

Néanmoins, l'enfant ne voudra peut-être pas vous céder la parole, surtout lorsqu'il est très absorbé par ce qu'il vous raconte. Par ailleurs, l'enfant ne s'intéresse pas toujours à un nouveau sujet de conversation que vous amènerez et préférera peut-être passer à un sujet qu'il juge plus intéressant.

L'enfant a appris que pour amorcer une conversation, il doit faire preuve de persévérance. Il sait qu'il doit obtenir l'attention de son interlocuteur avant de commencer à parler : pour ce faire, il dira le nom de cette personne à plusieurs reprises. Au cours de la conversation, il demeure près de la personne à qui il parle et la regarde fréquemment dans les yeux pour maintenir le contact.

Les histoires font partie intégrante de la conversation de l'enfant. Les histoires impliquent nécessairement la description d'un ou de plusieurs événements au passé. Ce principe s'applique aussi bien au récit d'événements dans la vie de l'enfant qu'aux histoires imaginaires.

En général quand il raconte une histoire l'enfant :

• Présente l'histoire (Sais-tu ce qui est arrivé à ma mère)
  
• Donne le contexte (Elle s'en allait travailler...)
  
• Founit des détails sur l'événement (... et elle a vu une maison en feu...)
  
• Et donne des information sur la conclusion (...et les pompiers sont arrivés et ils l'ont éteint.)
  

À 5 ans les changements sont moins dramatiques : l'enfant donne à son interlocuteur davantage de détails sur les circonstances de l'événement et "termine" toujours l'histoire avec un résultat final, ou ecore aune description ou un bilan de la situation.

Développement moral

Les stades de Kohlberg (1927-1987)

Niveau Préconventionnel

Stade 1 Punition et obéissance (environs 9 ans)

À ce stade, la décentration sociale n'est pas apparente; l'intérêt des autres n'est pas explicitement pris en considération. Il n'y a pas de tentatives pour relier des points de vue différents sur une situation. Une action est bonne ou mauvaise selon la punition ou récompense. (Si l'enfant sait qu'il va être puni, c'est que l'action est mauvaise et il ne le fera pas.)

Stade 2 L'orientation instrumentale naïve (environs 12 ans et )

On s'attend à ce que les relations humaines rapportent quelque chose. Elles ne reposent pas sur la reconnaissance, l'honnêteté ou la justice. Maximiser l'intérêt personnel au travers des échanges avec les autres. L'objectif est de satisfaire les besoins personnels et de maximiser ses intérêts. La possibilité d'une décentration sociale est mise au service de la maximisation des intérêts.

Niveau conventionnel

Stade 3

Conformité aux attentes mutuelles sur le plan des relations interpersonnelles. L'objectif est que les relations interpersonnelles soient sur la confiance, la loyauté et le respect mutuel.

Développement moral : Éléments d'évolution...

Vers 6-7 ans, la morale se développe avec le respect mutuel et la coopération entre enfants, entre l'enfant et l'adulte. L'enfant devient capable de distinguer le bien et le mal.

Jusqu'à 9 ans, l'enfant considère la règle comme sacrée, intangible. Dans son jugement (vol, maladresse) il considère le résultat matériel. Le mensonge est plus grave s'il est invraisemblable ou mentir à l'adulte c'est pire que mentir à des copains.

Il y a meilleure intégration de celui qui est permis et interdit. Cette étape est indispensable en tant que préfiguration et fondement d'une véritable morale qui sera basée sur des principes et non plus sur des interdictions. Le bien et le mal commencent à exister en soi, comme des valeurs indépendantes.

À partir de 9-10 ans, l'enfant considère la règle (de jeu par exemple) comme un consentement mutel et comme une condition nécessaire de l'entente. L'enfant respecte davantage les règles décidées en groupes (démocratie) que celles imposée par l'adulte (3-6 ans)

L'enfant juge une maladresse ou un vol, en tenant compte de l'intention. La sanction par réciprocité est préférée à la sanction expiatoire. Si l'adulte cherche un coupable dans un groupe, l'enfant adopte une attitude de responsabilité collective. En cas de conflit entre l'égalité et l'autorité, l'enfant penche pour l'égalité.

À 11-12 ans, l'enfant fait preuve d'équité, en tenant compte des circonstances de chacun.

Concernant le mensonge et le vol

Avant 8-9 ans, l'enfant fait encore difficilement la distinction entre ce qui est erreur et ce qui est mensonge.

Il y a un pseudo mensonge, qui est attribué à son développement qui déforme la vérité. L'enfant ment par le jeu; pour éviter de faire de la peine; pour protéger le groupe; par intérêt affectif; pour se rendre intéressant; par timidité; pour faire marcher; pour se protéger; ...

La notion de propriété se développe avec la socialisation. L'entrée à l'école permet entre autres, l'aquisition du respect du bien d'autrui. Au sujet du vol, la responsabilité. D'un argent de poche personnel permet à l'enfant des 6-7 ans de prendre peu à peu conscience du maniement de l'argent. Il est important à cet âge de mettre l'accent sur l'honnêteté.

À 9 ans, l'enfant est capable de mentir véritablement. Il commence par le mensonge de négation. "Non, ce n'est pas moi."

L'enfant et la règle dans les jeux (Piaget; 1896-1980)

Troisième niveau 5-9 ans

Le niveau apparaît quand les enfants entrent en compétition et établissent un contrôle mutuel des actions (stade de la coopération naissante). On peut observer un besoin de règles avec une codification de plus en plus complexe.

Quatrième niveau vers 10 ans

La règle est comprise comme le résultat d'un consensus interpersonnel auquel chacun accepte de se soumettre. La règle s'impose à tous et quand elle repose sur le consentement mutuel, elle peut-être modifiée par acceptation.